Essai Kawasaki ZX10R

Essai Kawasaki ZX10R

Par Jean-Michel Lainé le .

La sportive de référence signée Kawasaki, une bête de course utilisable sur route et surtout sur circuit.

Kawasaki présentait au mondial du deux roues sa nouvelle sportive de grosse cylindrée : la ZX10R. Une machine destinée, comme la ZX636R l'avait fait auparavant, à fixer de nouvelles références en matière de machines sportives devant une concurrence toujours plus pointue.

Rapidement...

  • 4 cylindres en ligne, 998cm3, 2 ACT, 16 soupapes, injection
  • Cadre en aluminium, double poutre en épine dorsale (Structure mixte pressée/moulée)
  • Fourche inversée de 43 mm avec ressorts de type top-out
  • Système Unitrak avec amortisseur à gaz et ressort de type top-out
  • Frein avant : Deux disques semi-flottants de 300 mm en pétale. Deux étriers à 4 pistons opposés. Montage radial. 4 plaquettes indépendantes
  • Frein arrière : Simple disque de 220 mm en pétale. Simple piston
Démarrage
Au guidon, la position du pilote le pousse fortement vers l'avant, faisant paraître la machine encore plus courte qu'elle ne l'est. En comparaison avec sa petite soeur, elle ne semble guerre plus longue mais plus trapue avec un réservoir et une bulle plus large.

Dès le départ, le couple important de la machine s'impose lors des manoeuvres en ville où l'on évolue à la vitesse légale en première sur un filet de gaz en prenant la direction d'espaces plus dégagés.

Moteur et boîte
Le moteur (96db à 5750 tr/min ) reprend vivement dès 4000tr/min et grimpe très vite de façon linéaire avec un petit coup de pouce vers 9000tr/min. A 11000tr/min, un témoin orange sur le tableau de bord vous indique qu'il est temps de changer de rapport avant d'atteindre la zone rouge fixée à 13000tr/min. Le témoin bien visible, permet d'optimiser ses changements de rapports sans quitter la route des yeux. Si vous vous fiez plus au compte tours par un contrôle visuel qu'au son du moteur pour changer de rapport, c'est très pratique.

Vu l'accélération procurée par le quatre cylindres de 1000 cm3 et la rapidité des passages de vitesses, il est difficile de rester raisonnable sur route avec ce moteur plein à tous les régimes. De toutes les façons, cette machine étant née pour la piste, c'est ce que l'on attendait.

La boîte est très facile et très souple, elle se fait complètement oublier. On peut descendre deux rapports d'un coup sans problème, on peut également les monter très rapidement surtout lorsqu'on ressort en première d'une épingle, seule une route humide freinera les ardeurs à l'accélération tant il est facile de faire glisser l'arrière sur une reprise. Sur le mouillé, le rapport du dessus est fortement indiqué sur route ouverte.

Fourche et amortisseur
La machine est très stable comme on s'y attendait, que ce soit en ligne droite ou sur l'angle dans les courbes rapides même avec un revêtement bosselé. Elle engage fortement l'avant dans les courbes ce qui lui procure une excellente vivacité et permet de fixer des trajectoires au millimètre sans batailler.

La puissance du moteur fait qu'elle se déleste facilement de l'avant en accélération sur les trois premiers rapports avec les réglages d'origines. Ces éléments sont bien sûr réglables en tous points, sur la fourche comme sur l'amortisseur, de quoi trouver ce qui conviendra le mieux au tracé de la piste, aux conditions climatiques et à votre style de pilotage. Une fois les réglages optimisés, toute la puissance peut être transmise au sol par le pneu de 190 sans trop délester l'avant.

Freinage
Le frein avant avec ses étriers six pistons est très puissant sans pour autant avoir une attaque hyper violente, ce qui reste parfaitement utilisable car assez linéaire sur toute la plage d'utilisation.

Le frein arrière est efficace lui aussi, et la combinaison des deux sur route est remarquable même sur une chaussée détrempée comme celle que nous avons rencontrée lors de l'essai. La pédale tombe naturellement sous la pointe du pied, inutile d'appuyer fort pour bien l'utiliser.

Duo
Vu la vocation sportive, le duo n'est pas la tasse de thé du passager. Elle le fait très bien, ni le moteur ni les suspensions ne feront défaut pour ce surplus de poids, par contre le passager est plié, la selle est ferme et il n'y a pas de poignée bien sûr.

Le comportement de la machine reste très bon à deux, le passager haut perché profitera du paysage qui défile et de toutes les sensations fournies par la machine.

Confort
On ne va pas parler du confort pour les longs parcours même si la selle s'avère relativement confortable à la longue, mais de la position de pilotage que nous avons trouvée très efficace. Les commandes tombent sous les mains et les pieds et amènent le pilote bien en avant sur les poignets et en appui sur les repose-pieds.

Le selle permet soit de s'avancer contre le réservoir soit, en se reculant tout au fond, de bien se cacher derrière la bulle en profitant du réservoir plat sur le dessus pour y placer son casque. La protection de la bulle est alors correcte pour la tête et les épaules, le carénage protège le reste efficacement.

Le tableau de bord reste parfaitement lisible même de nuit. Il s'agit du même modèle que l'on retrouve sur les autres machines sportives de la marque, seul le témoin de régime moteur est différent, ce témoin qui permet d'optimiser ses changements de rapports en s'allumant à 11000tr/min. Il y a aussi les boutons sur chaque commodo qui permettent de déclencher le chronomètre sur le tableau de bord et d'avoir ses temps intermédiaires. C'est toujours pratique même si cela reste sujet à vos réflexes pour appuyer sur les boutons.

Sous la selle passager, on trouve un emplacement qui peut accueillir un bloc disque, un kit anti-crevaison et un vêtement de pluie. Toujours utile si votre ZX10R n'est pas exclusivement destinée à la piste.

Roulage
La ZX10R délivre un couple et une puissance impressionnante. Cette vivacité du moteur est transmise au sol par une partie cycle dynamique et précise. Il faut bien reconnaître que très rapidement, on a envie de se rendre sur un circuit, d'abord parce que la machine met en confiance avec son comportement ensuite parce qu'il est difficile de rester dans la légalité avec une telle efficacité.

Cette machine reste utilisable même si l'on n'est pas un pilote de renom, il y a de la marge avant d'en voir le bout. En revanche, si la ZX636R peut se montrer facilement exploitable, celle-ci demandera plus de technique où alors beaucoup de sagesse pour prendre le temps de l'appréhender.

Sur route ouverte, la ZX10R demande une certaine expérience et même si la partie cycle est de bonne facture, il faudra faire attention où l'on pose ses roues avant de vouloir profiter de toute la puissance de la machine, surtout si le revêtement est humide.

Bilan essai Kawasaki ZX10R

La Kawasaki ZX10R est, comme on s'y attendait, une machine très efficace qui sera certainement plus à l'aise sur un circuit que sur votre trajet quotidien même si c'est parfaitement faisable. La puissance et la maîtrise qui s'en dégagent vous transporteront sur un circuit un jour ou l'autre, c'est certain.

Si la piste est déjà votre quotidien, la machine ne devrait pas vous décevoir et devrait offrir une certaine marge avant d'être exploitée à 100% même sur des circuits aux tracés rapides. D'un autre coté, même si l'on est pas un grand pilote, il y a aussi le plaisir de rouler avec une machine performante avec un très bel équipement, après tout la moto est une passion.

Photos essai Kawasaki ZX10R

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