Essai Kawasaki VN2000

Essai Kawasaki VN2000

Par Jean-Michel Lainé le .

Une machine superlative, un moteur de 2053cm3 au couple étonnant pour des sensations hors normes.

2 litres, 2000 cm3, une cylindrée exceptionnelle pour un moteur de moto de série surtout quand celui-ci ne possède que 2 cylindres ! Coté look, on est là aussi dans la démesure pour ce custom nippon, impossible de passer inaperçu en traversant les villages... cette machine n'est pas faite pour la discrétion. Le moteur tourne au ralenti, sans vibration mais avec une sonorité qui annonce la couleur : la bête dort et ne demande qu'à être réveillée.

La machine est longue et large. Une sensation accentuée par la taille du réservoir et la largeur du guidon, mais on avait déjà trouvé ceci sur sa petite soeur même si ici, tout est plus grand, plus large et plus imposant comme pour rappeler qu'on est tout de même dans un autre registre, celui des très gros twins.

Moteur et boîte
Le bi-cylindre de 2053 cm3 (injection, OHV 8 soupapes et refroidissement liquide) offre un couple impressionnant que l'on constate dès que l'on tourne la poignée quelque soit le rapport engagé et ceci même à des vitesses hautement prohibées : les accélérations franches et fortes sont comparables à ce que l'on peut ressentir au guidon des dernières sportives de grosses cylindrées.

La vitesse de pointe est tout simplement insoutenable avec cette position mais là n'est pas la vocation de cette machine, on peut rouler et maintenir un bon rythme en jouant avec le couple colossal à chaque dépassement ou chaque sortie de virage : très sympa.

Le plus étonnant sur ce moteur est sa capacité à reprendre très bas sans cogner. La transmission finale par courroie se fait oublier et on repart sur un filet de gaz même sur le cinquième et dernier rapport et la traction infernale vous colle au fond de la selle. Les manoeuvres lentes sont facilitées par cette souplesse. Il convient toutefois de se méfier du poids de la machine (371kg) même s'il est placé bas.

Si le couple est un réel plaisir sur le sec, sur une route détrempée, il faudra faire attention. Les amorces de glissades de l'arrière sont un piège à éviter tout simplement en reprenant en souplesse lorsque l'on est bien dans l'axe en sortie de virage.

A bord, on profite des 106db émis par l'échappement à chacune des accélérations ( 106db à 3600tr/min). Autant à l'arrêt les dimensions de la VN2000 attirent l'oeil, autant en mouvement, les têtes se tournent pour regarder passer ce custom de tous les superlatifs.

La boîte n'est, comme on s'y attend dans cette catégorie, pas spécialement rapide. En revanche elle est précise et les rapports sont faciles à passer avec un sélecteur double branche bien pensé et bien placé.

Fourche et suspension
Pour la catégorie, la tenue de route est bonne et la garde au sol pas trop trop basse même si cela touche souvent, on peut trouver une bonne allure et attaquer la majorité des virages sans la réduire.

Sur les freinages ou sur les routes bosselées, la machine reste imperturbable et n'est que peu sensible à la charge embarquée, que cela soit seul ou à deux, son comportement fait preuve d'une certaine rigueur et semble inchangé.

Freinage
Les freins sont à la hauteur de l'accélération, c'est à dire que l'on peut freiner fort en profitant d'une part du couple important du moteur et d'autre part d'un frein arrière puissant et efficace qui dans la grande majorité des cas permet même à son pilote de se passer de l'utilisation du frein avant.

Bien entendu, ce n'est pas une machine à vocation sportive, mais le freinage s'est montré convaincant et rassurant sur les situations d'urgences. Seul le poids pourra faire regretter un excès d'optimisme dans une courbe un peu serrée, avec le frein arrière on s'en sort.

Duo
En duo ou seul, c'est du pareil au même, on ne sent pas la différence que cela soit au niveau de la maniabilité ou au niveau du moteur. Si sa " petite " soeur, la VN1600, offrait une selle très confortable, celle-ci en revanche est très ferme et n'offre pas un aussi bon accueil.

Et la nuit ?
Le phare aux multiples lentilles éclaire bien en feux de croisement et très bien dès que les feux de route sont enclenchés. On voit bien même sur les cotés et loin, c'est très sécurisant. Le tableau de bord et les voyants sont parfaitement lisibles, rouler de nuit n'est pas un souci.

Niveau confort
Coté pilote la largeur du réservoir et du garde boue assure la protection contre les intempéries, si en plus on y met le pare-brise proposé en option, en dehors des pieds, la protection est correcte. Bien évidemment, la largeur du guidon calmera vos envies de vitesse, mais en usage balade, même à un bon rythme, la position est agréable. Le siège est profond et maintient parfaitement même sur les franches accélérations de la VN2000, de quoi en abuser. Seuls la profondeur et le moelleux que nous avions tant aimés sur la VN1600 manquent à l'appel.

Coté passager, la selle est bien horizontale et de bonne taille, mais comme pour le pilote, elle est très ferme. Pour les intempéries, le garde boue ne protège pas assez le passager des projections sur l'arrière. En dehors de ceci, il profitera de la route avec une vue bien dégagée et bien entendu, des accélérations pour lesquelles la machine n'est pas avare. La charge embarquée n'entrave en rien le confort ni même la tenue de route, un point sans aucun doute positif.

Roulage
Un seul mot d'ordre : accélérer. On se cale sur le régime qui va bien avec le profil de la route et on joue de la poignée en profitant de l'énorme couple pour aborder un virage ou pour se propulser dès que l'on en sort.

On coupe, on ouvre, on double, le tout en s'accrochant au guidon et en profitant de la mélodie jouée par les échappements qui semblent immenses lorsqu'on les regarde de coté. Un programme loin de la balade champêtre, on roule pour faire le plein de sensations d'accélération, et si en plus le paysage est sympa, on ne va pas se priver d'autant que rien n'entrave la vue du pilote.

Les sensations offertes par ce bi-cylindre de 2053cm3 sont étonnantes, le poids se fait oublier, les dimensions aussi, tout est là sous le large réservoir et répond à la moindre sollicitation du poignet. Quelque soit le relief, il en fait son affaire, tout est absorbé à gros coup de piston de 1000cm3 chacun, une bien belle façon de donner la cadence au fond de la campagne.

Seuls les virages trop serrés seront là pour vous rappeler que l'on se trouve au guidon d'un custom et qu'il est bon de tempérer un peu son enthousiasme en relâchant de temps en temps la cadence en entrée de virage, le poids et les dimensions de la Kawasaki n'étant pas un gage d'improvisation facile en courbe.

Une autre bonne surprise, même en abusant des accélérations distillées par le bloc, le moteur ne s'est pas montré gourmand (de 6 à 7 litres aux 100), de quoi envisager des étapes correctes et un budget essence équivalent au gros roadsters sans plus.

Bilan essai Kawasaki VN2000

Une machine superlative, tout est là pour rappeler et montrer que cette VN2000 est le plus gros twin de la planète fabriqué en série : Sa longueur de 2 mètres 41, les chromes de son phare et de ses interminables échappements, l'immense bloc moteur avec sa large boîte à air elle aussi chromée rehaussée du nombre " 2000 ", un pneu arrière de 200 (150 à l'avant), la position à son guidon et surtout une sonorité envoûtante.
En résumé : A custom hors normes, sensations hors normes.

Photos essai Kawasaki VN2000

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