Essai Suzuki DRZ 400 SM

Essai Suzuki DRZ 400 SM

Par Jean-Michel Lainé le .

Après diverses versions tout-terrain non homologuées et une version trail plus polyvalente et homologuée, Suzuki décline sa DRZ 400 en version SM

Après diverses versions tout-terrain non homologuées en France et une version trail plus polyvalente et homologuée, Suzuki décline sa DRZ 400 en version supermotard qui est, bien entendu, homologuée pour un usage routier. La DRZ 400 SM est donc une nouveauté du genre chez le constructeur nippon.

Moteur et boîte
Au ralenti, le mono de 400 cm3 ne distille que très peu de vibrations et sa sonorité reste contenue avec 89db à 3800tr/min . Sa souplesse est remarquable sur les bas régimes pour un monocylindre. Evoluer lentement en ville est facile sans jouer de l'embrayage.

En route, le moteur offre une bonne vivacité sur les premiers rapports, les relances sont vives en sortie d'épingle ou au départ d'un feu. La surprise vient de l'allonge qu'il propose sur le dernier rapport. Il est très facile d'atteindre des vitesses largement illégales même sur autoroute. Si le circuit - supermotard bien sûr - vous tente, il y a de quoi se faire plaisir en maintenant un très bon rythme.

Avec une accessibilité mécanique inhérente à la catégorie, le moteur alimenté par un carburateur propose une conception simple qui a largement fait ses preuves. L'entretien sera des plus simples et à la portée de tous avec un minimum de connaissances. De quoi réserver son budget à rouler plutôt qu'à un entretien inabordable.

Fourche, suspension et partie cycle
Dans la catégorie, la DRZ 400 SM est bien lotie. La stabilité est remarquable même sur des grandes courbes prises au régime maxi et les petites imperfections de la route sont avalées sans sourciller.

Quand le rythme augmente, un peu plus de rigidité aurait permis de donner plus de nervosité dynamique à la machine. L'avant à tendance à riper un peu si on remet les gaz trop tôt en sortie de courbe, toutefois, les réactions sont prévisibles et très facilement maîtrisables.

Pour ceux qui veulent changer les réglages, pas de souci, fourche et suspension sont réglables.

Freinage
Au quotidien, le freinage est efficace. On peut freiner fort sans aucun problème. L'avant s'est montré assez puissant et surtout facile à doser. L'arrière est lui aussi puissant, mais un peu moins évident à maîtriser surtout si on pilote avec des bottes typées TT.

Sur les freinages appuyés, la grosse fourche encaisse bien la manoeuvre et même si un peu plus de rigidité aurait été la bienvenue, la moto ne plonge pas exagérément et on garde aisément le cap souhaité pendant toute la phase de freinage.

Duo
C'est possible sur la carte grise, cela peut aussi dépanner mais là n'est pas la vocation première de la machine. A deux, la Suzuki perd son coté joueur tant au niveau de la maniabilité qu'au niveau de la vivacité moteur.

Cette machine n'est donc pas à partager, le bonheur de rouler est exclusif pour ne pas être perdu.

Confort
Ne cherchez pas dans cette catégorie du grand confort. Si la moto n'est pas du tout inconfortable au quotidien, le but à son guidon est bien de se faire plaisir et non pas d'aligner les kilomètres. La position et l'absence de protection rendent le vent inévitable.

Pour une utilisation quotidienne, la DRZ offre un bon confort d'utilisation. En ville, la position, la maniabilité et la disponibilité du moteur sont très appréciables. Pour un usage plus sportif le guidon est suffisamment large pour soigner ses appuis, les commandes s'attrapent facilement et la selle étroite permet de se placer sur l'avant ou l'arrière sans souci, c'est au choix.

La petite sacoche à l'arrière permettra d'emporter quelques petites affaires qui ne craignent pas l'eau ou un bloc disque, c'est l'unique espace rangement présent.

Le tableau de bord renferme un tas de fonctions que l'on ne rencontre que rarement sur d'autres machines. En complément des informations de base et d'une montre, on trouve deux trips et un chronomètre. Ces trois informations peuvent s'afficher en même temps.

Roulage
S'amuser est le terme qui revient le plus souvent dans la discussion. La facilité d'usage en ville est bien là, mais c'est sur les petites routes qui tortillent en rase campagne qu'on prendra le plus de plaisir à utiliser cette petite SM. Petite car elle ne cube que 400cm3 alors que la concurrence sur ce créneau aligne des moteurs 4 temps de plus fortes cylindrées qui dépassent souvent les 600cm3.

Avec une bonne vivacité sur les premiers rapports, la Suzuki devient un jouet dès que les longues lignes droites disparaissent. Sa facilité de pilotage et son comportement qui pardonnent bien des erreurs donnent des ailes. On coupe plus tard, on ouvre plus tôt, on s'amuse à des vitesses complètement légales sur un trajet ponctué par quelques glissades sur des excès d'optimisme.

Pour les experts de la glisse, ou pour s'y initier, il y a de quoi se faire plaisir sans grand risque. Il est possible de se chronométrer même si ce n'est pas très pratique à l'usage, le déclenchement se faisant manuellement sur le tableau de bord, ce qui oblige de lâcher le guidon.

Très vite, on s'amuse à freiner fort et à relancer vivement pour finalement augmenter sa vitesse de passage en courbe. On est rapidement surpris du plaisir que l'on peut prendre au guidon de cette DRZ 400 SM d'autant que la consommation reste très correcte, ce qui ne gâche rien au fil des kilomètres.

Bilan essai Suzuki DRZ 400 SM

Dans la famille des Supermotards monocylindres 4 temps, la Suzuki DRZ 400 SM propose un ensemble en accord avec les performances offerte par cette cylindrée maîtrisable. Si on ne chevauche pas une machine de course homologuée, on appréciera en revanche sa grande facilité d'utilisation, son coût d'entretien réduit et finalement un certain plaisir à prendre la route.

Si on ajoute à ceci l'accessibilité mécanique, à l'image du filtre à air accessible sans outils, on obtient une machine qui va à l'essentiel sans tomber dans l'engrenage de la course à l'armement. Une simplicité qui rend les joies de la glisse accessible au plus grand nombre.

Prix public conseillé : 6299€ (décembre 2005).

Photos essai Suzuki DRZ 400 SM

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