Essai Kawasaki Versys 650

Essai Kawasaki Versys 650

Par Jean-Michel Lainé le .

Trail routier de moyenne cylindrée propulsé par le moteur de l'ER6, la Versys propose de prendre la route efficacement

Après l'ER6n puis l'ER6f, la version carénée du petit roadster, Kawasaki greffe son bicylindre dans un châssis de trail routier. Dès qu'on s'installe au guidon, on découvre une machine d'un certain gabarit qui contraste avec la sensation que laisse son aînée avant même de la mettre en route.

Le bicylindre vertical de 649cm3 procure une excellente souplesse à partir de 3000tr/min. Il facilite les évolutions à basse vitesse et aux allures courantes pour la rendre facile dans toutes les circonstances : en ville, à la campagne ou sur les grands axes aux vitesses légales. Ces caractéristiques de disponibilité et de maîtrise se maintiennent jusqu'à environ 7000tr/min où la sonorité émise bien que présente, reste discrète ( 93db à 4000tr/min).

Le moteur qui semble donc déjà connu, offre visiblement un peu plus de disponibilité dans cette plage d'utilisation. Au-delà, le moteur de la Versys fait preuve de vivacité mais ne semble pas aussi joueur que sur l'ER6 même si les reprises demeurent vives et qu'une conduite un peu sportive ne lui fait pas peur.

La partie cycle s'agence autour d'un cadre en acier d'une bonne rigidité comme l'ER6 nous l'avait déjà montrée. A l'avant, on trouve une fourche inversée de 41mm avec un réglage en détente et en précharge mais disponible seulement sur un tube. La suspension arrière est confiée à un mono amortisseur déporté qui se règle également en détente et en précharge.

En roulant sur tous types de routes, la machine réagit sainement même en la brutalisant un peu. Elle reste ferme et se place où on le souhaite avec aisance. Ce comportement permet d'adopter un rythme très correct en confiance. Le petit plus est que le confort n'est pas sacrifié comme nous le verrons un peu plus tard.

La Versys est équipée de disques en pétales à l'avant comme à l'arrière : deux disques semi flottants de 300mm et un seul de 220mm équipent respectivement l'avant et l'arrière. A l'usage, le freinage se montre puissant et parfaitement utilisable. A l'avant, l'attaque est sans surprise et le dosage d'une redoutable facilité. Le frein arrière est du même acabit.

Avec l'ABS, les freinages peuvent être sans retenue. Que les adeptes de conduite sportive se rassurent, celui-ci se déclenche à bon escient et autorise par conséquent des freinages puissants. Il n'entrave donc pas le plaisir de conduite et rassure dans des conditions délicates.

Finissons le tour du propriétaire par le tableau de bord. De bonne taille, parfaitement lisible et à bonne hauteur derrière la bulle, il affiche les informations nécessaires simultanément : jauge de carburant, vitesse et heure, totalisateur ou un des deux journaliers au choix.

Dès les premiers mètres à son guidon, la Versys dégage un sentiment de maîtrise totale. Elle se fait oublier et fait ce qu'on lui dicte sans rechigner. Le moteur souple à mi-régime, le freinage parfaitement dosable et les suspensions saines donnent au pilote de la Kawasaki une confiance rare.

Il n'est pas question de se sentir devenir pilote en quelques mètres mais bien de se sentir en confiance que cela soit sur les phases de freinages, sur les changements d'angles vifs ou dans de grandes courbes prises à bonne allure. Ses caractéristiques dynamiques associées à la position de conduite dégagent un climat qui rassure.

La position au guidon joue pour beaucoup dans la prise en main de la Kawasaski. Attention, cette machine n'est pas une ER6 un peu plus haute, même si la Versys partage son moteur (remanié) et quelques éléments de châssis avec cette dernière. Le volume extérieur du réservoir est important et d'une bonne largeur pour emporter 19 litres. La tête de fourche d'une hauteur correcte ajoute au coté un peu imposant qu'on ressent une fois en selle.

Vient ensuite la hauteur de selle car la Versys malgré son accessibilité, reste un trail. La hauteur de selle importante, inhérente à ce type de machine, interdit son accès aux personnes qui mesurent moins de 1m70. Ceci permet en revanche de franchir des trottoirs sans se préoccuper de la garde au sol, mais ne comptez pas pour autant vous égarer en tout terrain, la Versys est bel et bien un trail routier.

Etre en hauteur accorde au pilote une parfaite visibilité de la route. Le grand guidon qui tombe correctement sous la main permet de bénéficier d'une maniabilité de chaque instant dans les situations les plus courantes même au milieu d'un trafic chargé avec un passager.

Le passager n'est pas oublié sur la Versys. Les poignées de part et d'autre de la selle sont un peu basses pour les petits gabarits mais garantissent en revanche une excellente prise en main. L'assise est confortable tout comme l'est celle offerte au pilote. Les kilomètres s'enchaînent facilement.

La protection est étonnante. Si le réservoir et la tête de fourche sont larges, le pare-brise qui les surmonte est étroit. Malgré cela la protection contre le vent est très correcte. Pour les plus grands, Kawasaki propose une bulle Vario légèrement fumée, de plus grande taille et avec un déflecteur supplémentaire sur le haut. La protection de base devrait tout de même suffire à la plupart des pilotes surtout que sa hauteur est ajustable en trois positions de façon manuelle. Normalement, il doit y en avoir une qui convient bien.

Le confort au guidon est un point important pour cette machine destinée à de longues virées. L'autonomie est très correcte et des étapes de près de 300km peuvent s'envisager en roulant raisonnablement. Au guidon, tout est positionné pour se sentir bien, même la visibilité dans les rétroviseurs est bonne sans bouger la tête. La position très naturelle évite la fatigue.

Pour les gros rouleurs, Kawasaki dispose d'accessoires spécifiques pour cette Versys pour la transformer en grande randonneuse : des sacoches de 34 litres chacune et un top case de 29 litres, des éléments qui malheureusement ne peuvent pas être utilisés en même temps.

Bilan essai Kawasaki Versys 650

Au final, cette Kawasaki Versys n'est pas aussi pétillante que l'ER6 avec qui elle partage bon nombre d'éléments, mais elle offre un lot intéressant de qualités qui lui sont propres à commencer par une position de conduite qui conviendra aux grands, une manoeuvrabilité qui ne souffre d'aucun reproche et un moteur toujours très disponible dans les situations les plus couramment rencontrées au quotidien.

Facile et économe au quotidien, toujours partante pour de longues balades, moins ludique mais très efficace, voici les mots qui nous viennent pour évoquer ce trail routier de moyenne cylindrée.

La Versys est disponible en orange candy, gris argent (essai) ou noir ebony à partir de 7099€ (mai 2007).

Photos essai Kawasaki Versys 650

Ecouter le son

# mots clés

Kawasaki Essais Kawasaki