Essai Derbi Mulhacén 125

Essai Derbi Mulhacén 125

Par Jean-Michel Lainé le .

La marque espagnole décline cette année son concept dans une cylindrée qu'elle connaît beaucoup mieux avec cette petite 125

Derbi avait lancé la Mulhacén l'année dernière, en 2006, une machine qui devait être le premier Scrambler de la marque mais aussi la première grosse cylindrée avec son moteur monocylindre de 659cm3. La marque espagnole décline cette année son concept dans une cylindrée qu'elle connaît beaucoup mieux puisque les 125 et 50 sont ses spécialités sur route et sur circuit où les "Balas rojas" (balles rouges) ont récolté cinq titres mondiaux.

Cette Mulhacén 125 est équipée d'un tout nouveau moteur monocylindre de 124.2cm3 quatre temps à quatre soupapes, avec un double arbre à came en tête et un refroidissement liquide. Ce quart de litre moderne permet d'afficher une puissance maximale de 15 chevaux à 9250 tr/min tout en respectant les normes euro 3. Le régime maximum autorisé est élevé puisqu'il se situe à 10000tr/min... Pour tirer toute la puissance de ce bloc moteur, il faut donc s'en approcher et s'y maintenir.

En ville sur les rapports intermédiaires, on peut suivre tranquillement le flot de la circulation sans nécessairement titiller le régime maxi mais en prenant soin de ne pas descendre en dessous des 4500tr/min. Visuellement c'est très simple, le compte-tours digital se décompose en deux parties, une verticale et une horizontale tout en haut de l'afficheur, il faut rester dans cette partie haute. Cela apporte un certain confort de roulage urbain et limite le bruit de l'échappement (92db).

En zone extra urbaine, le moteur fait preuve d'un bon dynamisme pour peu que l'on reste haut dans les tours comme la Mulhacén le permet. Il faudra donc choisir au mieux un des six rapports de la boîte de vitesse pour être certain de s'approcher des 9250tr/min sans dépasser les 10000. La vitesse de pointe sur une route plane sans vent se situe vers 110km/h au compteur.

La Derbi est freinée par un grand disque de 280mm à l'avant et un disque classique de 220mm à l'arrière. L'avant se montre puissant, parfaitement dosable et très largement suffisant dans toutes les situations rencontrées en ville ou à la campagne. L'arrière est moins facilement dosable, la puissance venant un peu plus brutalement sans pour autant être gênante en conduite urbaine.

Pour la tenue de route, la Derbi possède à l'avant une fourche de 37mm et à l'arrière un mono amortisseur. L'ensemble se montre assez ferme pour pouvoir tracer de belles trajectoires tant que le revêtement est correct, les bosses en courbe rapide demandent un peu de fermeté sur le large guidon.

C'est dans ce genre de situations que le concept de la Mulhacén se découvre. Le large guidon, la selle basse (790mm) et la position très naturelle avec des appuis juste suffisants sur les poignets et les pieds, donnent une excellente maniabilité à cette moto qui, par son gabarit, se laisse mener sans encombre. En ville, sa petite taille et son guidon ni trop haut ni trop bas permettent d'avoir une bonne vue sur le trafic sans pour autant être droit comme un I. La position de conduite est très décontractée.

Chaussée de pneus mixtes sur des jantes de 18 pouces à l'avant et de 17 pouces à l'arrière, la Mulhacén peut passer un trottoir sans encombre et même s'aventurer sur de petits chemins roulants tant que le terrain reste sec et pas trop accidenté.

Tout comme sa grande soeur, la 125 est équipée d'un tableau de bord entièrement digital. On y trouve tout un tas d'informations plus ou moins utiles comme un totalisateur, un compteur partiel, une vitesse moyenne, le compte-tours graphique et numérique si on le souhaite, et un chronomètre. La vitesse est indiquée au centre, le tout est fin mais lisible sans difficulté.

Pour l'esthétisme, la petite Mulhacén garde l'esprit de son aînée, mais se montre moins audacieuse et finalement plus homogène à l'oeil. La machine se contente de deux coloris, le noir et le blanc pour cet essai, et le dessin général est moins radical, plus conventionnel même si la touche spécifique à la Mulhacén est bien là.

Pour personnaliser en un tour de main sa machine noire ou blanche, on peut changer les écopes de réservoir pour apporter une petite touche de couleur dans la grisaille urbaine. En posant un oeil averti sur l'ensemble, on remarque la connectique pas toujours dissimulée, mais, béquillée sur un trottoir, la Mulhacén se démarque de la production actuelle des 125 et attire finalement quelques regards curieux.

Au quotidien, seul un petit espace sous la selle permet d'accueillir quelques petites choses comme un fin pantalon de pluie soigneusement plié par exemple. La Derbi n'oublie pas le passager avec des repose-pieds assez bas pour avoir une position des jambes confortable, une selle correcte et une grande poignée de maintien qui en fait tout le tour. Se maintenir est simple et les positions des mains peuvent être variées.

Bilan essai Derbi Mulhacén 125

Esthétiquement moins radicale et tape à l'oeil que la 659 sans pour autant perdre son identité et les rappels au petit monde des scramblers qui écumaient les routes dans les années 70, la Mulhacén 125 devrait être le choix de celui qui cherche une 125 qui sort des sentiers battus. Avec seulement 110kg et des performances en adéquation avec ce que sait nous proposer la technologie moderne, elle sait aussi se laisser piloter sans y penser, un petit plus pour traverser les métropoles avec une certaine décontraction très seventies.

Disponible en noir ou blanc (cadre noir et jantes noires) au tarif conseillé de 3599€ (septembre 2007). Les écopes sont disponibles en rouge, mangue ou blanc.

Photos essai Derbi Mulhacén 125

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