Essai Triumph Sprint ST 1050 ABS

Essai Triumph Sprint ST 1050 ABS

Par Jean-Michel Lainé le .

Sportivo-GT anglaise à la puissance 3 pour de la polyvalence, du confort et une bonne dose de sportivité seul ou à deux

La Sprint ST équipée du nouveau moteur 3 cylindres de 1050cm3 adopte un design centré sur le chiffre 3 : 3 optiques de phares, 3 "compteurs" au tableau de bord, 3 sorties d'échappement et enfin 3 cylindres. Un sérieux lifting et de nombreux changements sur la partie cycle et le moteur font de cette Sprint ST une machine entièrement nouvelle.

Moteur et boîte
Le moteur fait preuve d'une grande souplesse et offre une disponibilité de chaque instant à partir de 3000tr/min. Facile à exploiter, il permet de vives reprises pour atteindre sans peine la zone rouge à 10000tr/min, attention au rupteur ! Il n'est d'ailleurs pas nécessaire de flirter avec cette zone pour tirer partie de la vitalité du bloc que l'on soit seul ou à deux.

On se laisse vite emporter par la sonorité si caractéristique de cette Triumph (96db à 4750tr/min ). Si le son à l'ouverture est connu des amateurs de 3 cylindres, les "claquements" rauques offerts lorsqu'on coupe les gaz sont par contre une exclusivité très sympa de cette machine qui appuie un peu plus sur son coté sportif.

On y prend très vite goût et le rythme devient alors plus sportif, car la machine ne rechigne pas à l'effort pour notre plus grand plaisir. Les reprises sont vives, le frein moteur agrémenté du son de l'échappement est efficace, la souplesse est là dans les enchaînements plus techniques si besoin et l'allonge permet de grandes accélérations.

Que l'on souhaite une conduite sportive ou plutôt "sport tourisme", les deux sont possibles sans souci.

Fourche et suspension
Ces éléments offrent une certaine fermeté et se montrent parfaitement adaptés à l'usage mixte que propose cette Sprint : Sport et tourisme. Que le revêtement soit correct ou non la tenue de route est là et le confort aussi. On notera également la bonne stabilité offerte dans les très grandes courbes rapides.

Les réglages de base offrent donc un bon compromis entre la fermeté exigée pour garantir une bonne tenue de route et le confort qui est préservé au fil des kilomètres comme on s'y attend lorsqu'on prend le guidon d'une machine de cette catégorie.

Freinage
La version que nous avons essayée était équipée de l'ABS. L'avant et l'arrière sont indépendants et ne se déclenchent donc pas nécessairement en même temps. Point positif, le réglage choisi par la marque anglaise privilégie l'utilisation sportive du freinage : l'ABS ne se déclenche pas à tout bout de champ.

Cet ABS permet un freinage incisif et une conduite très sportive. En effet que l'on utilise plutôt le frein avant ou arrière selon sa convenance ou le type de pilotage, l'ABS ne s'est déclenché que sur des situations que nous avons volontairement provoquées et sur un ou deux freinages d'urgence que nous avons rencontrés lors de l'essai.

Duo
Même si la Triumph évolue dans la catégorie sportivo-GT et que sa conduite attire souvent vers une utilisation plus sportive, le duo n'est pas en reste.

La selle épaisse et moelleuse est accueillante, les repose-pieds sont suffisamment bas pour ne pas avoir les jambes trop pliées. Ceci permet d'une part de fournir au passager une position agréable sur un long trajet et d'autre part de pouvoir placer une paire de valises pour ses affaires personnelles. Remarque : les valises ferment à clé, la même qui servira à la mise en route de la machine.

La grande poignée pour le passager est facile d'accès même si elle peut être assez éloignée pour les personnes de petite taille. Avec une main sur le réservoir et une autre accrochée à la poignée, le passager profitera pleinement du voyage même à un rythme sportif.

Confort
A l'arrêt comme en roulant, la machine se manoeuvre aisément. La position de conduite est très naturelle : les bras légèrement fléchis pour bien tenir le guidon sans trop d'appuis sur les poignets, les jambes pas trop repliées pour un bon placement sur les repose-pieds et le buste un peu en avant pour éviter la fatigue.

Au niveau de la protection, la bulle pas très haute protège très correctement les épaules et la tête du vent et de la pluie. Le carénage remonte la chaleur vers le pilote à l'arrêt. Une fois en route, même s'il n'est pas très large, il protège tout de même bien les genoux et les jambes.

Enfin, on retiendra une selle du même niveau que celle proposée au passager juste un peu plus étroite pour permettre de facilement placer ses pieds sous la machine à l'arrêt. Même après de longues heures de roulage, on ne souffre pas, on avale les kilomètres sans se soucier de son confort.

Coté pratique, on appréciera la prise allume cigare sur le coté du carénage qui permettra de recharger son téléphone par exemple, les rétroviseurs avec une très bonne visibilité et un ordinateur de bord très complet. Une paire de valises peut être ajoutée (les valises ferment à clé, celle du contact).

Roulage
Comme nous l'avons évoqué à propos du moteur, cette machine propose deux styles de pilotages et s'en sort très bien. Les évolutions lentes en ville qui sont facilement maîtrisées et les axes autoroutiers sont avalés comme le cahier des charges de cette Sprint ST le sous-entendait.

Lorsque l'on quitte les grands axes pour faire du tourisme, on trouve rapidement son rythme à mi chemin entre le "tourisme" et le "sport". Tout peut aller très vite si on le souhaite, ce n'est pas la machine qui rechignera, au contraire. Au gré des virages, on peut aussi choisir de rouler plus posément en profitant de la souplesse du moteur pour flâner dans le paysage.

Avec l'option GPS, l'esprit est totalement libéré pour se consacrer exclusivement au plaisir du voyage. Une fois tous les villages "rentrés" dans l'appareil, on se laisse guider à la voix ou par les gros pictogrammes toujours visibles grâce à l'adaptation automatique du contraste. On roule sans y penser et surtout sans sortir sa carte à chaque coin de rue. Il faut avouer que l'on y prend très vite goût et qu'il est alors difficile de se passer de ce petit appareil en balade.

La consommation du nouveau bloc moteur est toujours de l'ordre de 7 litres au 100 kilomètres avec un roulage varié, de quoi faire de très grandes étapes avec la Sprint ST ? Il est relativement facile de parcourir 300km entre deux stations. L'ordinateur de bord très complet indique même le nombre de kilomètres restant à parcourir avant de refaire le plein. Il indique également l'heure, la consommation moyenne et instantanée, la distance parcourue depuis le départ, le temps de roulage et enfin la vitesse moyenne et maximale atteinte. Il y a aussi deux trips partiels qui peuvent toujours être utiles.

Bilan essai Triumph Sprint ST 1050 ABS

La Sprint ST complètement revue se présente aujourd'hui comme une excellente Sportivo-GT avec un sérieux penchant pour la conduite sportive sans pour autant oublier le confort. Son dessin original autour du chiffre "3" et la sonorité reconnaissable facilement en font une machine unique qui bouscule ce segment de marché toujours un peu calme.

Si une machine sportive vous tente mais que le confort d'une GT ne vous laisse pas indifférent, sans doute, cette Triumph est à étudier de près avec un mélange qui donne un résultat très efficace dans de nombreuses conditions de conduite. En résumé : de la polyvalence avec un gros soupçon de sport.

Prix public conseillé (août 2005) : 11600€ (12400€ avec ABS). Option : 1599€ pour le GPS Garmin Street Pilot 2610 avec un support spécifique pour la Sprint ST

Photos essai Triumph Sprint ST 1050 ABS

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