Essai Kawasaki ZX636R

Essai Kawasaki ZX636R

Par Jean-Michel Lainé le .

Du sport en ZX 636 R, de la Beauce à la Normandie en traversant le Perche. Des centaines de bornes au guidon de la petite bombe verte signée Kawasaki !

La petite sportive de chez Kawasaki attire l'oeil avec ses courbes qui tranchent avec les canons de la marque mais aussi avec ceux de la concurrence. Coté moteur et partie cycle, on trouve également pas mal de remaniements. Voici un petit essai de cette machine taillée pour la route et la piste...

Rapidement...

  • 4 cylindres en ligne 16 soupapes, 636cm3, injection
  • Cadre périmétrique en aluminium embouti
  • Empattement 1400 mm, angle de chasse 24.5 degrés, chasse 95 mm
  • Fourche inversée réglage en compression, détente, précharge et ressorts supérieurs
  • Système Uni-Trak réglage progressif en compression, détente, précharge et ressorts supérieurs
  • Frein avant : 2 disques semi-flottants 280 mm, étrier 4 pistons à montage radial
  • Frein arrière : disque 220 mm, étrier 1 piston
Démarrage
Très vite, en quelques centaines de mètres, on se dit que la machine est légère, vive et précise. Géométrie, répartition des masses et position sportive (bracelets bas, repose-pieds hauts et selle ferme) accentuent la vivacité avec laquelle la moto réagit aux mouvements du pilote. Comme sur toutes les hypersports actuelles, le moteur tourne vite, le ralenti étant déjà haut puisqu'il est situé entre 1500 et 2000tr/min. Pour la cylindrée, la sonorité ( 93db) à bas régime est grave, lorsque l'on passe dans les hauts régimes on entre dans une autre dimension, tout change...

Moteur et boîte
La magie à deux dimensions... La première dimension s'étend de 3000 à 8000tr/min, le moteur s'exploite alors en souplesse comme un moteur de cette cylindrée doit le permettre. Dans cette plage de régime, il y a tout de même une bonne réponse à la poignée des gaz : la conduite tranquille ou la promenade est facile.

C'est la seconde dimension qui intéressera les plus sportifs d'entre vous. Elle est réellement différente. On y accède lorsque l'on passe le cap des 8000tr/min. Le moteur accélère vivement et linéairement jusqu'à 15500tr/min, la zone rouge est atteinte très rapidement. Evidemment, on s'y attend lorsque l'on se met au guidon d'une machine de cette catégorie, ce n'est pas une surprise mais c'est toujours très excitant. Sur tous les rapports, ça fonctionne... Un petit coup de gaz et d'un coup d'un seul on repart de plus belle !

Du coté du changement de vitesse, la boîte se fait oublier : les changements de rapports sont rapides et précis comme on s'y attend sur une sportive. Que l'on monte les rapports ou qu'on les descende, la manoeuvre s'opère rapidement sans à-coups. En entrée de virage, redescendre deux rapports rapidement de deux petits mouvements du pied n'est pas un problème. Dès la sortie c'est reparti de plus belle avec les montées en régime du moteur et les changements de rapports rapides.

Fourche et suspension
Ces deux éléments maintiennent la machine sur un rail. En courbe, sur des rainurages ou sur du bosselé tout est avalé. Ce qui est agréable, c'est de ne plus y penser au fur et à mesure que l'on roule... on se concentre sur le pilotage et un peu moins sur l'état de la route vu que les suspensions s'en chargent pour nous. Sur ce parcours varié nous avons été confrontés à pas mal de situations sans jamais avoir de surprise.

Freinage
Le freinage avant est très puissant et dosable et le frein arrière utile, ce qui est plutôt rare. Bref, on freine bien et comme on veut en ligne droite ou en courbe. Combiné au reste on se demande pourquoi on est sur la route, on serait tellement mieux sur un circuit pour exploiter tout ceci sereinement... En tous cas, sur route c'est très sécurisant.

Duo
Coté moteur, la puissance est là, même si les régimes sont un peu plus élevés en raison du poids supplémentaire. Le truc étonnant, c'est que le comportement dynamique ne change que très peu même sans toucher aux réglages. Inutile de jouer sur la précontrainte à chaque changement de passager. Bien sûr la position de celui-ci est celle que l'on peut avoir sur une sportive... donc plutôt haut perchée et assez pliée.

La nuit
La route s'illumine avec un éclairage très satisfaisant à notre goût. On voit clair en feux de croisements comme en feux de route. Le tableau de bord est parfaitement lisible et, comme sur la Z1000, les petits témoins très puissants, impossible de les rater !

Niveau confort
La position sur l'avant nous a semblé parfaite pour ce type de machine. Les pieds et les mains se placent au bon endroit, leviers et pédales s'attrapent naturellement, là encore on se concentre sur le pilotage et pas sur la question de savoir si on a bien attrapé la pédale... une réussite à notre avis. La bulle protège bien son pilote lorsque l'on est dans l'axe. Idem au niveau carénage, gouttes et moustiques font le tour !

Un dosseret est disponible pour cacher la selle passager. Sous celle-ci, on trouve un emplacement qui peut accueillir un bloc disque, un kit anti-crevaison et un vêtement de pluie.

Roulage
Très rapidement on se demande ce que l'on fait encore sur la route tellement c'est facile. Pourquoi ne pas se mettre à la piste ? C'est vrai que le châssis, le freinage, la suspension et le moteur nous y transporteraient volontiers. Elle semble facilement exploitable et à notre portée contrairement à la catégorie du dessus où une grande maîtrise est de rigueur pour l'exploiter. Avec la ZX636R, même si le niveau n'est pas à la hauteur au départ, on sent que l'on peut progresser à son rythme aidé par cette machine. Pour les pistards, cette machine est également proposée en version ZX6RR qui cube très exactement 599cc pour pouvoir s'aligner en compétition en accord avec les différents règlements.

Bref, on s'y sent bien rapidement, pas d'appréhension que ce soit à cause du poids, de la maniabilité ou du caractère moteur... C'est le genre de machine où dès les premiers tours de roues on a l'impression de rouler avec depuis longtemps. Souple ou rapide sur route voire même à l'attaque sur circuit, pourquoi pas ? Ces différents styles de conduite ne lui font pas peur : si ils conviennent au pilote, ils conviendront à la machine. Coté consommation, nous avons fait une moyenne de 7 litres aux 100 kilomètres sur tous les types de route que nous avons rencontrés sur cet itinéraire.

Bilan essai Kawasaki ZX636R

Une machine plaisir prête à vous aligner des chronos sur piste comme à vous emmener chaque jour au bureau même si ce n'est pas sa vocation première. Si en plus vous jouez avec le chronomètre disponible au guidon (pouce droit : start/stop, pouce gauche : partiels) vous entendrez les sirènes de la piste vous appeler. Une machine facile avec laquelle on a envie de faire mieux et de donner plus. Sur les photos, elle est présentée en vert Kawasaki, normal pour une sportive de la marque. D'autres coloris sont disponibles dont un très beau noir. Bref, cette machine nous a laissé un excellent souvenir avec un goût de reviens-y. Comme on dit, si les symptômes persistent, consultez votre concessionnaire Kawasaki !

Photos essai Kawasaki ZX636R

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