Essai Kawasaki Ninja 250R

Essai Kawasaki Ninja 250R

Par Guillaume Mongin le .

La Kawasaki Ninja 250 R a bien des airs de famille avec la gamme sportive de la marque : économique, facile et accessible

Le marché européen de la 250 cm3 compte environ 8000 ventes par an depuis 2005, en sachant que l'Italie et l'Espagne en assurent les deux tiers. Autant dire qu'en France la Ninja 250 R va tâter le terrain et essayer de réveiller en nous l'engouement pour cette cylindrée. Et justement la Kawa a bien des arguments pour se faire une place chez les jeunes permis bloqués à 34 chevaux, les filles, les citadins en quête d'une moto facile, sans oublier tous ceux qui ont un budget limité.

Look Ninja
Pas la peine de chercher loin pour reconnaître sa parenté avec ses grandes soeurs ZXR. En revanche, son gabarit contenu et surtout sa finesse ne trompent pas sa cylindrée. Les designers ont bien léché sa silhouette, affichant fièrement une selle à double étage typique des supersports. On reconnaît aussi son optique de phare emprunté à la Z 1000 qui lui offre un regard bien trempé. La tête de fourche rondouillarde et les carénages très enveloppants distillent un coup de crayon saillant mais pas trop radical pour conserver un look globalement "passe-partout". N'oublions pas que la cible est une clientèle plutôt citadine, sans nul doute plus sensible à la facilité et au confort qu'au sport pur et dur.

Si la qualité et l'ajustement des plastiques n'accusent aucun reproche, on note toute fois que certaines pièces comme le tableau de bord analogique, le bras oscillant et les commandes aux pieds flairent l'économie. Évidemment pour sortir cette 250 à moins de 4500€, Kawa a dû faire quelques concessions. Ne soyons pas trop durs, car elle affiche aussi de beaux efforts de finition sur les parties les plus exposées, comme le prouvent les jantes alu 6 branches, le pot en inox chromé et même les disques de frein "pétale" si cher à la marque.

Intuitive et confortable
Avec ses 154 kg à sec, la petite Ninja se manipule aisément à l'arrêt. Un trait qui ravira les filles, sans cesse en train de grogner sur la lourdeur de leurs gros roadsters. 755 mm, c'est la distance qui sépare la selle du plancher des vaches, soit une hauteur encore une fois très accessible. L'entrejambe fait également preuve de beaucoup de finesse malgré les 17 litres de contenance de son réservoir. Tous ces aspects minimalistes participent à la confiance qu'elle distille dès le premier kilomètre. Évidemment les pilotes de plus de 1m80 s'y sentiront un peu à l'étroit, mais son ergonomie est bien pensée pour le confort. Car si sa petite gueule rappelle le sport, sa position de conduite se montre très polyvalente.

Les bracelets positionnés en hauteur relèvent pas mal le buste, tandis que les repose-pieds fixés à l'aplomb de la selle offre des appuis très naturels. On apprécie également la selle bien taillée qui conserve le séant du pilote en bon état quel que soit l'état de la route. Finalement on y est installé confortablement pour une conduite intuitive et reposante qui ne sollicite pas trop les avant-bras. L'inclinaison et la taille de la bulle font que le pilote ne se retrouve pas trop mal protégé sur l'autoroute. Un trait qui s'avère utile lorsqu'on sait que cette petite deux et demi affiche un bon 170 km/h compteur !

Le cri du Ninja !
Il est clair que les 33 canassons ne feront pas rêver les accrocs de supersports. Du reste nous n'avons pas à faire à de pauvres poneys gonflés aux OGM, mais plutôt à de vrais purs sangs d'hippodromes bien entraînés ! Son bicylindre parallèle à 8 soupapes n'est pas de toute jeunesse puisqu'on le connaissait déjà sur le EL 250 réputé increvable. Certes la base est identique, mais bons nombres de modifications ont eu lieu pour accentuer son caractère sur les hauts régimes afin de répondre à une utilisation plus sportive. Et effectivement le moteur sonne un peu creux à bas régimes, du moins sous la barre des 5000tr/mn. Au-delà l'accélération est plutôt efficace, avec même une belle poussée entre 8500 tr/mn et son régime maxi, haut placé vers 13500 tr/mn. Bref, de quoi largement s'amuser sur les petites routes tortueuses sans se faire peur ou même se faire surprendre. Disons que le bicylindre respire très bien avec une sonorité très grisante à l'approche de la zone rouge.

C'est un vrai plaisir de la faire "gueuler", d'autant que la boîte 6 très bien étagée ne perd pas trop de régime entre chaque rapport. Sur autoroute, la petite Ninja cruise à bon train (env. 170 km/h compteur) et la puissance la relance très bien entre 110 et 140 km/h sur le dernier rapport. On note toutefois quelques bémols au niveau de la boîte qui tombe parfois sur un faux point mort. L'injection assure une gestion précise des gaz avec de beaux filets sans à coups et des reprises relativement souples. Globalement, le petit bicylindre est très sympa et plein de caractère si l'on omet le fait qu'il soit creux à bas régime.

Bien suspendue
Agréable à rouler grâce à sa position de conduite reposante, elle n'en est pas moins sportive dans son comportement. Inutile de vous dire qu'elle fait preuve d'une très belle agilité qui lui vaut d'évoluer en ville avec beaucoup de facilité. Mais surtout, nous avons été agréablement surpris pas la qualité de son amortissement. À la fois très progressives sur les appuis et très absorbantes sur route dégradées, les suspensions accentuent la bonne santé de la Kawa. Lorsqu'on force le rythme, elle encaisse les changements d'angles rapides sans sourciller et même sous l'action des freins particulièrement mordants, elle conserve son cap. Sa tenue de route est si saine qu'on se prend très vite au jeu de l'attaque. Cette sportivité facilement exploitable fait de cette petite Ninja une excellente moto pour faire ces armes. Il n'est même pas dit qu'elle soit très efficace sur circuit.

Bilan essai Kawasaki Ninja 250R
Bilan essai Kawasaki Ninja 250R

Bilan essai Kawasaki Ninja 250R

Pour faire le bilan, Kawa nous a pondu là une petite cylindrée qui n'accuse presque aucun défaut et qui distille beaucoup de "fun" pour la catégorie. Économique à l'achat (4 349€) et peu onéreuse à entretenir, elle offre une belle alternative aux 600 cm3 plus lourdes et bien plus cher. Kawasaki mise sur quelques centaines de ventes pour l'année à venir, or elle mérite vraiment qu'on se penche sur son cas.

On aime bien

  • Hauts régimes sympas
  • Freinage efficace
  • Tenue de route

On aime moins

  • Pas de jauge à essence
  • Creux à bas régime
  • Faux points mort

Notre avis

Quotidien⭐⭐⭐⭐⭐
Voyage⭐⭐
Loisir⭐⭐⭐
Sport⭐⭐
Duo⭐⭐
On vous regarde⭐⭐
On la détaille
On l'écoute⭐⭐⭐

Photos essai Kawasaki Ninja 250R

Ecouter le son

Fiche technique Kawasaki Ninja 250R

Tarif (avril 2008)4349€
Puissance33ch à 11000 tr/mn
Couple2.24mkg à 8000tr/mn
Frein AVdisque 290mm étrier 2 pistons
Frein ARdisque 220mm étrier 2 pistons
Hauteur de selle775mm
Poids (constructeur)154kg à sec
Réservoir/Conso17L / nc
Réglages suspensionsprécharge à l'arrière
Au compteurvitesse, compte-tours, jauge de température d'eau, témoin de réserve, de niveau d'huile et d'injection et 1 trip partiel
Kilométrage au départ500km
Conditions météossoleil (20°C)

Données techniques et tarifs peuvent changer sans préavis. Vous trouverez des informations complémentaires ainsi que le dernier tarif sur le site officiel.

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