Essai Kawasaki ER6n

Essai Kawasaki ER6n

Par Jean-Michel Lainé le .

Pour sa 3e génération d'ER6n, Kawasaki revoit sa motorisation, son style mais surtout sa prise en main avec un nouveau châssis !

Kawasaki lance sa troisième génération d'ER6n avec un certain nombre de petits changements. Si d'un oeil discret on note avant tout des changements esthétiques, ce serait une erreur de ne pas s'attarder un peu plus en détails sur les évolutions apportées à ce premier modèle de la gamme 2012 du constructeur japonais. Ce qui se voit le plus, en dehors de ce nouveau coup de crayon qui donne une autre dimension à la machine, c'est le nouveau cadre et le nouveau bras oscillant. L'amortisseur latéral est toujours bien en évidence mais ses caractéristiques ont été revues tout comme celles de la fourche. Kawasaki profite de cette nouvelle génération pour revoir la cartographie du moteur et le confort de son ER6, ainsi que pour lui greffer un nouvel ABS, un tableau de bord plus complet ainsi et les tous nouveaux pneus Dunlop Roadsmart II. Le plus intéressant est ce qui ne saute pas aux yeux, ce sont les nouvelles sensations proposées par la fameuse Kawette qui n'a pas changé une chose : le côté ludique au guidon !

Le bicylindre vertical de 650 cm3 affiche 72 chevaux à 8500tr/min et 64Nm de couple à 7000tr/min mais avec un rendu certes pas totalement différent, mais tout de même en rupture. Les modifications apportées au moteur et à la cartographie permettent une plus grande souplesse à bas régimes et une plus belle linéarité dans les variations jusqu'à mi régime. En dehors de la sonorité, on tendrait presque vers un 4 cylindre à faible allure. Sous les 6000tr/min, on a même un petit témoin d'éco conduite inutile mais tendance... Au-delà de 7000tr/min, on a toujours un moteur vif qui réagit instantanément à la rotation de la poignée dans un sens comme dans l'autre même si le frein moteur n'est pas le plus efficace parmi les twins. Moins rugueux, le moteur pardonne plus facilement une erreur de sélection en sortie de virage en reprenant un peu plus efficacement sans cogner. Mais pour garder un bon rythme, il faudra néanmoins toujours tomber un rapport. D'ailleurs, la boîte s'est montrée assez ferme même si la sélection est toujours restée précise. Cela n'est pas gênant sur le réseau secondaire en tenant une bonne allure, c'est par contre plus remarquable en ville où une sélection plus légère aurait été un vrai plus dans un trafic chargé. Quoi qu'il en soit, l'ER6 est toujours très joueuse si on garde du moteur. Elle sait maintenant être plus souple en ville.

Même si le moteur évolue dans le bon sens à nos yeux, c'est-à-dire avec une plus grande facilité de prise en main tout en gardant la vitalité qui a fait son succès, le meilleur des changements pour 2012 est à chercher dans la partie cycle. Avec un nouveau cadre, un nouveau bras oscillant, un amortisseur et fourche revisités ainsi qu'un nouvel ABS, tout change ou tout du moins, évolue. Deux éléments sont frappants en prenant le guidon de cette nouvelle ER6n. Le premier d'entre eux se dévoile dès les premiers tours de roues, c'est le nouveau confort offert par la suspension arrière dorénavant bien plus progressive que sur les précédentes générations : un vrai bonheur en ville ou presque. L'autre point attend les premiers virages sur le réseau secondaire pour montrer tous les bienfaits des travaux entrepris (cadre, fourche, bras oscillant, etc.) qui se ressentent davantage sur le train avant équipé de Roadsmart 2. Toujours aussi facile à inscrire en courbe, le ressenti est excellent et aucun sentiment de légèreté ne vient contrarier la sérénité de la trajectoire. Quelle que soit l'allure choisie, le guidage est à la fois précis et rassurant pour une parfaite confiance au guidon quel que soit son expérience à deux-roues. Ce ressenti est aussi le fait d'un guidon plus large de 2 cm qui apporte plus de finesse dans ses appuis et qui satisfera certainement davantage les gabarits un peu grand qui trouvaient cette machine trop rikiki. L'arrière est peut-être un peu plus sensible aux grosses compressions, difficile à dire dans comparer avec la précédente ER6, mais en gardant du moteur tout se passe très bien. On apprécie aussi le freinage puissant et facile mais sans ABS sur nos machines d'essai.

Force est de constater que la nouvelle ER6 accueille de façon bien plus confortable un pilote d'1m80. Le guidon un peu plus large, les formes plus volumineuses du réservoir et la selle montée dorénavant sur silent bloc offrent un accueil qu'on ne connaissait pas au guidon de la précédente génération. Le plus étonnant est que Kawasaki n'a pas changé son accessibilité pour autant puisqu'avec 1m60 vous vous trouverez également à l'aise avec les pieds bien à plat par terre. Le complément de confort apporté à cette nouvelle génération est aussi appréciable pour le passager qui a toujours pour lui les deux poignées et des repose-pieds qui ne plient pas trop les genoux en plus de la selle plus accueillante. Dommage toutefois que sous cette jolie selle, un grand U ne trouve visiblement pas sa place. Pour finir avec le côté pratique, Kawasaki profite de cette évolution pour greffer un tableau de bord plus complet et plus agréable à l'oeil qui vient parfaitement compléter et s'insérer dans le nouveau design de la Kawette 2012.

Bilan essai Kawasaki ER6n
Bilan essai Kawasaki ER6n

Bilan essai Kawasaki ER6n

Sur la nouvelle ER6n, son nouveau dessin plus cossu et son guidon un peu plus large permettront aux plus grands de se trouver plus à l'aise sans pour autant que les plus petits ne soient pénalisés. Mais l'essentiel n'est pas là, ni même dans le moteur dorénavant plus facile et moins rugueux en-deçà des 7000tr/min. Le plus intéressant est certainement les modifications apportées à la partie cycle qui donne un tout nouveau ressenti au guidon : cadre, bras oscillant, amortisseur et même pneus, tout change pour un tout nouveau feeling. A la fois plus (nettement) confortable, bien plus précise et rassurante notamment sur le train avant, cette nouvelle Kawasaki ER6n est arrivée à améliorer ce qu'on connaissait sans en perdre la quintessence. Agréable à vivre au quotidien en dehors peut-être de sa boîte un peu ferme en ville, elle apporte un supplément de confort sans perdre ni son accessibilité ni sa vivacité qui a fait son succès en Europe sur route et sur circuit si on en croit les pilotes des différentes coupes Kawasaki. Une preuve qu'elle était bien née. Ses formes plus modernes, son tableau de bord plus complet, sa facilité de conduite et son confort amélioré font que cette ER6 devrait plaire au plus grand nombre. Même si la cylindrée n'est pas aussi flatteuse que celle d'une Z750, cette ER6n est par contre bien plus facile, saine et joueuse à la conduite. A mettre entre toutes les mains pour garder la banane.

On aime bien

  • Tenue de route et maniabilité
  • Moteur plus souple en bas
  • et toujours vif en haut !
  • Leviers réglables

On aime moins

  • Boîte un peu ferme
  • Peu de place sous la selle
  • Eco mode gadget

Notre avis

Quotidien⭐⭐⭐⭐⭐
Voyage⭐⭐⭐⭐
Loisir⭐⭐⭐⭐⭐
Sport⭐⭐⭐
Duo⭐⭐
On vous regarde⭐⭐⭐
On la détaille⭐⭐⭐
On l'écoute⭐⭐⭐

Photos essai Kawasaki ER6n

Fiche technique Kawasaki ER6n

Tarif (octobre 2011)nc
Puissance72,1ch à 8500tr/min
Couple6,5mkg à 7000tr/min
Frein avantDouble disque 300mm étrier 2 pistons
Frein arrièreSimple disque 220mm étrier 1 piston
Hauteur de selle805mm
Poids (constructeur)204kg avec les pleins
Réservoir/Conso16L / nc

Données techniques et tarifs peuvent changer sans préavis. Vous trouverez des informations complémentaires ainsi que le dernier tarif sur le site officiel.

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