Essai Ducati Monster 696+

Essai Ducati Monster 696+

Par Jean-Michel Lainé le .

2008 est l'année du renouveau du petit monstre. Ce n'est pas un relifting mais une nouvelle conception préservant l'esprit

1993 était l'année de la première Monster qui allait créer un genre au fil des ans, celui des roadsters. A l'heure où les basiques battaient le pavé aux cotés des sportives, on trouvait dans cette machine dénudée des caractéristiques et des performances venues directement des sportives. Le succès fut immédiat et la famille s'agrandit rapidement : le 600 en 1995, le S4 (4 soupapes) en 2001, le 620 (injection) en 2002 puis le S4R en 2004 avec un changement de style, sont les principaux jalons de ces 15 années de carrière du monstre de Bologne.

2008 est donc l'année du renouveau avec l'arrivée du "petit" monstre, le 696. Il ne s'agit pas d'un relifting mais d'une nouvelle moto dans sa conception, même si le nom et l'esprit reste. Commençons par ce qui se voit : un cadre treillis est toujours là mais sur l'avant uniquement. L'arrière est confié à une boucle en aluminium pour gagner du poids comme sur la D16. Les deux échappements sont conservés mais relevés, cela évitera de les voir frotter sur le bitume comme sur les modèles précédents. La sonorité est bien présente et accompagnée par les bruits d'aspiration des deux orifices sur le réservoir, juste sous les oreilles du pilote. Un instant très agréable à chaque remise de gaz ! Toujours sur le plan esthétique, on remarque les T de fourches taillés dans la masse, l'optique plat et compact, le feu arrière à diode, les repose-pieds en aluminium, le tableau de bord digital et les jolis rétroviseurs.

Un changement majeur : la position ! Le pilote à l'attaque avec les pieds en arrière et les appuis importants sur les poignets, n'est presque plus d'actualité. On retrouve le large guidon droit caractéristique des "Monster" mais celui-ci est rapproché de la selle de 2cm. Les repose-pieds un peu plus bas confèrent une position plus droite (pas autant que la concurrence tout de même) et plus facile à vivre au quotidien parce qu'on ne passe pas son temps à chercher le chrono. La forme accentuée du faux réservoir cale bien les genoux et la selle devient moelleuse. Seule ombre au tableau, celle-ci plaque le pilote contre le réservoir. En revanche sa hauteur limitée à 770mm donne toujours accès aux plus petits sans encombre.

Les choix techniques ont fait gagner près de 7kg à la 696 par rapport à la 695 et le moteur n'est pas en reste dans les changements. Certes, on reste sur un bicylindre refroidi par air qui passe à 696cm3, mais il adopte entre autres une nouvelle culasse identique à celle des Multistrada 1100 et Hypermotard, et la boîte à air sous le faux réservoir gagne 1 litre. Au final, le gain de couple est de 11% (7mkg à 7750tr/min) et le gain de puissance est de 9% pour atteindre 80cv à 9000tr/min. Contrairement à ses prédécesseurs, le moteur 696 est capable de reprendre à 1500 tours sans à-coup ou presque, et donne le meilleur de lui-même en haut régime. S'il n'est pas aussi démonstratif à bas régime, il grimpe plus haut dans les tours pour atteindre sa puissance maximale à 500tr/min seulement du régime maxi. En ville, ceci ne présente pas d'inconvénient réel, mais sur une route plus dégagée où on évolue le plus souvent autour de 6000tr/min, les vives montées en régime font atteindre le rupteur très (trop) rapidement et obligent à enchaîner les rapports pour maintenir son accélération.

La boîte s'est montrée ferme et précise comme toujours sur la production de la marque et les montées de rapport se font sans souci sans l'usage de l'embrayage. A bain d'huile et avec le système ATPC, ce dernier s'utilise en silence et permet de rentrer un, voire même deux rapports sans craindre de bloquer la roue et sans dureté excessive au levier (les deux se règlent), un bon point en ville.

Le nouveau cadre accueille une fourche inversée Showa de 43 mm et le beau bras oscillant, un mono-amortisseur Sachs qui se règle en détente et en précontrainte. A l'usage l'ensemble s'est montré précis, facile sur les changements d'angles et rigide pour offrir un bon compromis entre le confort et la sportivité même si de toute évidence, les bons revêtements sont plus propices à exploiter le Monster 696 qui ne demande qu'à adopter un rythme élevé. Le freinage puissant est parfaitement dosable, si certains se souviennent de leviers qu'on hésite à attraper dans la gamme Monster, ce n'est pas le cas sur cette dernière mouture. A l'avant, les deux disques flottants pincés par des étriers à fixation radiale procurent un très bon ressenti. L'arrière se montre efficace, ni plus ni moins. Les pneus BT056 devraient prochainement laisser leur place à des BT014 en 160, la largeur du pneu arrière.

Au quotidien, le Monster 696 se fait plus facile avec un ensemble de petits points non négligeables : la position de conduite plus droite, la selle plus confortable, l'angle de braquage du guidon bien plus grand, une béquille bien stable, la bande plastique sur le réservoir qui le protège des rayures, une capacité de réservoir en hausse (15 litres) et un tableau de bord complet. Ce qui ne change pas est l'aspect pratique : il n'y a pas le moindre petit espace de rangement, il n'y a pas de jauge non plus et les rétroviseurs aussi beaux et écartés soient-ils, offrent une vision très réduite. En dehors de ces points, l'ergonomie et le maniement de la Monster 696 ont connu les bienfaits de l'attention des ingénieurs de Ducati pour le renouvellement de ce modèle phare en France.

Bilan essai Ducati Monster 696+
Bilan essai Ducati Monster 696+

Bilan essai Ducati Monster 696+

Ducati ne propose donc pas un simple relooking de sa petite Monster mais bien une nouvelle machine qui tranche avec ses aïeules. La facilité d'usage est réellement présente pour son petit bonheur quotidien au guidon et les traits de caractère "Monster" ne sont pas oubliés pour les nombreux fans. Ses lignes renforcées et le volume du treillis du cadre donnent un aspect trapu au 696 qui laisse présager que ce châssis accueillera bientôt un moteur de plus forte cylindrée... Pour l'heure, en dehors de la selle qui amène inexorablement contre le réservoir et des rétroviseurs qui offrent peu de visibilité, la recette est une réussite qui devrait ravir les débutants petits ou grands, ainsi que les plus aguerris à la recherche d'un Monster de tous les jours capable de se lâcher juste pour jouer et taquiner l'asphalte le temps d'une bonne balade.

Le modèle présenté est la 696+ avec le capot de selle assorti à la machine et le petit saute-vent sur le tableau de bord. La 696+ est disponible au tarif de 8265€ (mai 2008) en rouge (cadre rouge), blanc perle et noir mat (cadres noirs). En septembre, arrivera la 696 sans le saute-vent et la capot de selle à 7915€.

Au tableau de bord : barregraphe pour le compte-tours, en dessous on trouve les fonctions à gauche, température moteur au centre et vitesse instantanée à droite. Les fonctions : la tension de la batterie, le régime moteur numérique, la luminosité du tableau de bord, l'heure, le chronomètre au tour et le nécessaire au contrôle du système DDA (Ducati Data Analyser) dont la petite dernière est pré-équipée.

On aime bien

  • le moteur très disponible
  • la partie cycle précise
  • le freinage puissant
  • l'ergonomie à bord

On aime moins

  • la selle qui plaque le pilote contre le réservoir
  • le rupteur vite atteint
  • visibilité dans les rétros

Notre avis

Quotidien⭐⭐⭐⭐
Voyage⭐⭐⭐
Loisir⭐⭐⭐⭐
Sport⭐⭐⭐⭐
Duo⭐⭐⭐
On vous regarde⭐⭐⭐
On la détaille⭐⭐⭐
On l'écoute⭐⭐⭐⭐

Photos essai Ducati Monster 696+

Fiche technique Ducati Monster 696+

Tarif (mai 2008)8265€
Puissance80ch à 9000tr/mn
Couple7mkg à 7750tr/mn
Frein AV2 disques de 320mm étrier radial 4 pistons
Frein ARDisque de 245mm étrier à 2 pistons
Hauteur de selle770mm
Poids (constructeur)161kg à sec
Réservoir/Conso15L / nc
Kilométrage au départ1000km
Conditions météossoleil (20°C)

Données techniques et tarifs peuvent changer sans préavis. Vous trouverez des informations complémentaires ainsi que le dernier tarif sur le site officiel.

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